Pèlerinage en Ars
9 au 10 octobre 2010
COMPTE-RENDU
Départ de Paris à 6h30
L’horizon rosissait et sa douce lumière,
Imbibait le brouillard d’un parfum de mystère.
Le soleil annoncé, semblait, en attendant,
Aimer à savourer, ce moment hors du temps.
Silencieux dans le bus, nous étions envoutés,
Par cette étrange brume, d’une obscure beauté.
Nous étions trente huit, tous des pontificaux,
Avec dix prêtres âgés, gentils et amicaux.
Nous allions tous vers Ars, en un pèlerinage,
Sur les pas du curé, dont la vie fut si sage
Qu’il devint à jamais, le grand Saint des curés,
Et dans le monde entier, admiré, vénéré.
Et soudain le soleil se leva scintillant,
Eclairant bois et champs, et les étangs brillants.
Nous étions en Bourgogne, en un site vallonné,
Où notre ami Philippe, il y a peu, était né.
Il connaissait les lieux, où il avait chassé,
Chevauché et couru, passé et repassé.
Il connaissait les lieux, et sut nous les nommer,
Les clochers, les châteaux, les lieux-dits renommés.
Avec le clair soleil s’éveilla ô bonheur,
L’émouvante gentillesse de tous les voyageurs.
Merci à ses amies, fées du pèlerinage,
Qui surent de leurs sourires égayer le voyage.
Et Gilles, Renaud, Hervé, qui firent tous leurs efforts,
Pour aider, clercs et laïcs, qui étaient les moins forts.
Et l’Evêque de Dax modula des prières,
Sans en être surpris, nous tous nous entonnèrent.
Et le bus impassible, roulant à travers champs,
Se remplit de nos voix, résonna de nos chants.
Le Père Fournier nous tint une prose érudite,
Sur les chrétiens d’Orient, leurs coutumes et leurs rites,
Il insista beaucoup sur ce fait essentiel :
La liturgie d’Eglise est liturgie du Ciel.
Le paysage changea, les vignes dominèrent,
Et le doux nom de Beaune fit mouiller nos paupières.
L’autoroute prit fin, et des rues tortueuses,
De plus en plus étroites, vibrantes et cahoteuses,
Annoncèrent l’arrivée prochaine du village
Du très saint Curé d’Ars, objectif du voyage
Le bus s’est arrêté ; nous mîmes pied à terre;
Les yeux écarquillés sur le spectacle offert.
Mais l’heure était venue, d’un déjeuner urgent,
Bertrand nous invita dans la Maison Saint Jean.
.
Bien nourris, bien repus, digérant sans émoi,
Et nous ne fûmes plus qu’émotion et que joie.
Joie de voir la statue de ce très saint curé,
Au sourire au soleil, par l’amour inspiré.
Emotion en entrant dans ces belles églises,
Que tant de souvenirs aujourd’hui divinisent,
Qui furent dessinées par le très saint curé,
Hantées par ses prières par la foi inspirées,
Et redisant encore que sa vie fut féconde,
Pour avoir entrainé les hommes de ce monde,
A vénérer Jésus, adorer le Seigneur,
Et loger l’Esprit Saint tout au fond de leur coeur.
Quelles sont donc ces églises qui émeuvent les coeurs,
Et qui laissent saisis leurs nombreux visiteurs ?
Quand Jean Marie Vianney arriva au village,
L’église qu’il trouva datait du Moyen Age.
Au fil des mois, des ans, notre très saint curé,
Reconstruit le clocher, depuis inaltéré,
Au-dessus de la porte, une coupole ovale ;
Existent de nombreuses chapelles latérales,
Dont l’une fut dédiée à Sainte Philomène,
Pour laquelle il avait une dévotion certaine.
Le public grandissant, et croissant chaque jour,
Il parut nécessaire, de grandir les contours
En grandeur et largeur, de ce lieu consacré.
Les plans furent approuvés par le très saint curé,
Mais c’est après sa mort qu’ils furent menés à bien,
Suivant les plans choisis, sans qu’il ne manque rien.
Le choeur fut achevé, gardant la nef antique,
Conservant du curé, un souvenir magique.
Car Jean-Marie Vianney est encore en ce lieu,
Hantant tous les esprits, leur disant un adieu.
Et puis des projections nous montrèrent la vie,
De ce très saint curé, toujours poursuivi,
Par la hantise d’aider les pauvres autour de lui,
Par l’amour qu’il avait pour tous, et pour autrui.
L’eucharistie enfin nous permit de prier,
Méditant en nos coeurs, sur les mille claviers,
De l’immense charité de ce curé d’antan,
De l’exemple donné à nos coeurs hésitants.
Il était là, couché et gisant devant nous,
Nous tous qui le prions devant lui à genoux.
Et puis ce fut en choeur, par la faim assailli,
Que nous prîmes le bus, partant pour Dardilly.
L’hôtel des Balladins, gracieux, nous accueillit,
Et nous prîmes possession des chambres et de nos lits.
Le diner fut plaisant mais sut nous rappeler,
Que ce repas était un diner de pélé.
Qu’importe le repas, nous pûmes mieux connaître,
Nos compagnons de Malte, et nos amis les prêtres.
Et cela était joie, et plaisir et bonheur.
Enfin vinrent des prières entonnées de tout coeur.
Le lendemain matin, un groupe fort homogène,
Un groupe de bons amis, sans jamais de sans-gêne,
Se retrouva, ensemble, dans le même restaurant,
Et reprenant leurs forces presque le même instant.
Mais arrivée à Ars, la troupe se divisa.
Il nous faut rappeler, cela nous amusa,
Qu’en s’approchant de Ars, le tout nouveau curé,
Emu et impatient, d’un pas accéléré,
S’arrêta toutefois, demander son chemin.
Un berger de moutons, un très charmant gamin,
Le salua bien bas, et sa main lui tendit,
Et il lui dit la route ; Jean Marie répondit :
« Tu m’as bien renseigné, cela m’est essentiel,
A toi j’indiquerai la voie qui mène au Ciel. »
Alors, en bon exemple de son pieux caractère,
Il mit genoux en terre et puis dit ses prières.
Un monument ici a été érigé.
Les visiteurs de Ars, laïcs ou bien clergé,
Dirigent souvent leurs pas, vers ce site béni,
Et y méditent alors, en rêvant d’infini.
Une partie du groupe, et les plus courageux,
Choisirent de se rendre, en ce lieu prestigieux.
Et les autres décident, car cela les inspire,
De visiter en ville le beau Musée de Cire
Le spectacle exposé est en tout saisissant.
Chaque scène est en elle un vrai tableau vivant,
Jouant un double rôle : elle montre les actions
Jalonnant cette vie, homélies, confessions,
Ces phases successives montrant très clairement,
De cette belle existence le beau déroulement.
Et tous les personnages sont très bien imités,
Ils sont grandeur nature, et semble vérité.
L’on entre ici saisi, l’on en sort ébloui.
L’on est assez ému, et c’est un peu inouï :
L’on croit de courts instants que l’on sort d’une visite
A notre saint curé, au lieu où il habite.
Le groupe reconstitué se rendit à la messe,
Rendant grâce au Seigneur avec chaude allégresse.
La messe se déroula, sans l’ombre de discorde
En l’église Notre Dame de la Miséricorde.
Une crypte habillée en vaste basilique,
Dans laquelle avait lieu le rite eucharistique.
Fort belle cérémonie, dont la sobriété,
Epousait sans un pli la somptuosité.
Jugement unanime : des moments de bonheur,
Une joie très profonde, un instant enchanteur.
Prélude à un départ, une dernière pitance,
En la proche Maison dite de la Providence.
C’est bien encore la joie d’être là tous unis,
Mais un cafard sournois commence à faire son nid.
Dans le car du retour, tout chacun se déplace,
Et va près d’un confrère longuement prendre place
Le bruit très régulier du moteur nous épate :
Ce qu’est d’être conduit par un très fort en maths.
Avec grande culture, et bonne élocution,
Le chanoine Fournier a repris ses leçons.
L’on se prend à rêver, car ce serait si bien,
S’il mettait par écrit, ce qu’il nous dit si bien.
Le voyage est scandé par les belles oraisons,
Dites par l’évêque de Dax, qui donne le diapason,
Et dont tous dans le bus, avec très bonne humeur,
Reprenons les paroles, en chantant de tout coeur.
Et nos gentes amies, fées du pèlerinage,
S’évertuent à faire un rêve de ce voyage.
Sophie, Marie-Brigitte, Fabienne et Véronique,
Semblent être les prêtresses d’un rituel magique ;
Elles trouvent aussitôt de chacun les besoins,
Et pour les satisfaire n’épargnent aucun tintouin.
Ici c’est une parole et là c’est un sourire,
C’est une compagnie, ou bien elles nous font rire.
Et elles prodiguent à tous, sans ménager leur peine,
Des verres d’eau bien fraîche, et puis des madeleines.
Et tout cela est dû, sans nulle hésitation,
A Jacques et à Bertrand, à l’organisation,
Qu’ils surent mettre sur pied, avec intelligence
Et la gaieté voulue en telles circonstances.
Retour à Paris à 20h30
Voilà qu’arrive Paris, et la séparation,
Nul danger, ô amis, que nous vous oubliions.
Et chantons notre espoir :
« Ce n’est qu’un au revoir,…. »
Hari BHAT