L’association a été fondée en 1890 sous le nom de « Noble Association des Chevaliers Pontificaux » avec l’encouragement et l’appui du Pape Léon XIII qui souhaitait, vingt ans après le dernier sacrifice des zouaves pontificaux a Rome, que soient réunis en une distinction particulière les titulaires initialement français des ordres de dignités décernés ou reconnus par le Saint-Siège. Le Souverain Pontife reçut donc avec faveur le projet de statuts de l’association que lui présentait le vicomte de Poli qui avait été lui-même zouave pontifical. Ces statuts furent officiellement approuvés le 26 août 1890.

Très connu à l’époque dans le monde catholique et bénéficiant de l’estime du Saint-Père, le vicomte de Poli œuvra efficacement pour que de nombreux catholiques français ayant reçu une décoration pontificale se retrouvent au sein de l’association dans un esprit de charité, d’assistance mutuelle et d’immuable fidélité à la Papauté. L’Association des Chevaliers Pontificaux se développa ainsi rapidement en regroupant ses serviteurs de l’Eglise soucieux de propager les enseignements pontificaux, de participer à des œuvres de charité et de s’entraider en cas de besoin.

Les activités de l’association se sont poursuivies tout au long du XXe siècle – en particulier en faveur des prêtres âgés – et ont été régulièrement approuvées par les successeurs de Léon XIII. C’est sous le pontificat du Pape Pie XI que furent actualisés les statuts de l’association dont l’approbation fut confirmée en 1936.

Remise des diplômes aux nouveaux membres
Paris, 19 janvier 2019.
de gauche à droite,
S.E. Mgr. Luigi Ventura, Nonce apostolique en France,
Général Bernard Fleuriot,
Président de l’Association des Chevaliers Pontificaux,
et Général Jean-Pierre Beaulieu, nouvel adhérant.

Alors qu’il était Nonce apostolique en France, le cardinal Roncalli – devenu en 1958 le Pape Jean XXIII – avait présidé la manifestation officielle du soixantenaire de l’association en la cathédrale Notre-Dame-de-Paris en 1950. Le Pape Paul VI, au cours d’une audience privée en 1967, marqua tout spécialement son intérêt pour l’action des chevaliers pontificaux. Les Nonces apostoliques en France se sont toujours intéressés de très près aux activités de l’association, encourageant adhésions et présidant chaque année les manifestations qui marquent l’assemblée générale.

Les correspondances ci-dessous sont extraites de l’ouvrage de Dominique Audrerie, L’Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem, préface d’André Damien de l’Institut, Patrice du Puy éditeur Paris 2008

Le vicomte de Poli a laissé le récit de son audience auprès du Pape Léon XIII:

Le 8 août 1890, Notre Très Saint-Père daignait m’admettre à son audience intime et sa première parole fut pour rappeler la filiale manifestation de ses chevaliers dans l’année de son jubilé sacerdotal et c’est, n’en doutez pas, vous tous qui avez pris part à cette solennelle affirmation de foi, d’honneur et d’immuable dévotion, c’est elle qui aura prédisposé favorablement le grand cœur de Léon XIII.

Sa Sainteté eut la paternelle bonté de recevoir l’exposé, en forme de supplique, et le projet de nos statuts avec une encourageante sollicitude sur les initiateurs, le but, la règle, le recrutement et l’avenir de notre Association.

Quand je suis sorti de cette émouvante audience que la grâce du Souverain Pontife avait fait durer plus d’une heure, j’avais l’âme et le cœur en liesse, car, sans que Sa Sainteté eût laissé tomber une de ces paroles qui de la part d’un Père ou d’un Roi équivalent à une promesse formelle, je conservais l’espérance du succès.

Sans doute, pensais-je, après examen des statuts, il me sera prescrit d’y faire quelques modifications ou additions, mais le principe de l’œuvre sera admis et implicitement, sinon formellement, approuvé par le Saint Père. La clairvoyante paternité de Léon XIII nous réservait plus et mieux encore: une approbation complète des statuts et le plus formel encouragement. On en trouvera l’expression dans une lettre que me fit l’honneur de m’écrire l’Eminentissime Cardinal Secrétaire d’Etat de sa Sainteté .

Voici la lettre envoyée par le Cardinal Rampolla au vicomte de Poli, par laquelle les statuts de l’Association étaient approuvés officiellement:

Rome le 26 août 1890,

Très Illustre Monsieur,

Le Saint Père a reçu la respectueuse supplique de Votre Seigneurie Illustrissime, avec la copie des statuts de l’Association des Décorés Pontificaux qui y était jointe.

Ces statuts ont été examinés, et il ne s’est rencontré aucune difficulté à les admettre, sans modifications ni additions.

Sa Sainteté voit donc avec plaisir que Votre Seigneurie s’occupe de cette Association et elle a la confiance que celle-ci réalisera le louable but qu’on se propose tant au regard de l’Eglise que des avantages mutuels qu’y trouveront les associés.

En attendant, l’Auguste Pontife, reconnaissant des sentiments filiaux exprimés par Votre Seigneurie dans son susdit exposé, le bénit de cœur.

Avec les sentiments de l’estime la plus distinguée, je suis heureux de me confirmer,

De Votre Seigneurie Illustrissime, le Serviteur .

L’Association s’est d’abord appelée Association de Secours Mutuels des Chevaliers Pontificaux, pour tenir compte du désir de Léon XIII de voir celle-ci se préoccuper du sort de ses membres et particulièrement des anciens zouaves de Pie IX, dont certains connaissaient des revers de fortune. Puis elle est devenue la Noble Association des Chevaliers Pontificaux et aujourd’hui l’Association des Chevaliers Pontificaux.

Initialement l’Association intéressait exclusivement les titulaires français des Ordres et dignités papales. Toutefois il y a eu par la suite des membres de nationalités différentes.

L’Association s’est rapidement développée en regroupant des serviteurs de l’Eglise soucieux de propager les enseignements pontificaux, de participer à des œuvres de charité et de s’entraider en cas de nécessité. Parmi les œuvres marquantes auxquelles l’Association a apporté son concours, on peut rappeler ses actions en faveur du séminaire français de Rome.

Le successeur du vicomte de Poli, le duc de Rarécourt-Pimodan, répondant au désir exprimé par le Pape Pie X, s’adressa à tous les évêques pour qu’ils deviennent les protecteurs de l’Association, avec le titre de Présidents d’Honneur. Aux évêques se joignirent aussi des protonotaires apostoliques et des prélats, élargissant ainsi le rayonnement des Chevaliers Pontificaux.

Après la première Guerre Mondiale, le comte de Montenon, puis le comte d’Esclaibes d’Hust ont poursuivi l’œuvre entreprise, avec le souci notamment de créer des filiales en Belgique, en Tchécoslovaquie ou en Hongrie, sans toutefois y parvenir.

Les activités de l’Association ont été régulièrement approuvées par les successeurs de Léon XIII. C’est sous le pontificat du Pape Pie XI que les statuts de l’Association ont été actualisés et l’approbation confirmée en 1936.

Alors qu’il était encore Nonce apostolique en France, le Cardinal Roncalli, devenu en 1958 le Pape Jean XXIII, avait présidé en 1950 la manifestation officielle du soixantenaire de l’Association en la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Le Pape Paul VI, lors d’une audience privée en 1967, marqua tout spécialement son intérêt pour l’action des Chevaliers Pontificaux. Les Nonces apostoliques en France se sont toujours intéressés de très près aux activités de l’Association, en encourageant les nouvelles adhésions et en présidant chaque année les manifestations qui marquent l’assemblée générale.

Aujourd’hui l’Association poursuit la réalisation de ses œuvres, en particulier auprès des prêtres aînés et dans la solitude.

Pour en savoir plus :

Dominique Audrerie, L’Association des Chevaliers Pontificaux, préface d’André Damien de l’Institut, Paris 2008, Patrice du Puy, éditeur, 28, rue Geoffroy Saint-Hilaire, 75005 Paris.